Inde : près de 1 700 personnes arrêtées en 4 ans en vertu de la loi anti-conversion de l'Uttar Pradesh
Au cours des quatre dernières années, 1 682 personnes, principalement des chrétiens, dont des pasteurs, ont été arrêtées et 835 cas enregistrés en vertu de la loi interdisant les conversions religieuses en Uttar Pradesh, dans le nord de l'Inde.
Depuis 2020, l'État d'Uttar Pradesh, dirigé par Yogi Adityanath et le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP), mène une répression sans précédent contre les conversions religieuses. Cette répression a conduit à l'arrestation de 1 682 personnes, principalement des chrétiens, dont de nombreux pasteurs. "La loi anti-conversion est la plus stricte et la plus draconienne par rapport aux autres actes illégaux de conversion religieuse répandus dans neuf autres États de l’Inde", souligne The Times of India.
En quatre ans, 835 affaires en lien avec cette loi ont été répertoriées. Cependant, aucune condamnation n'a été prononcée, faute de preuves concrètes. Un cabinet d'avocats basé dans le nord de l'Inde précise que "personne n'a été condamné en vertu de la loi anti-conversion".
Cette loi, la plus rigoureuse parmi celles en vigueur dans neuf autres États indiens, fait peser de lourdes menaces sur les minorités tels que les chrétiens. Par ailleurs, l'Université Sam Higginbottom (SHUATS) à Prayagraj fait face à de nouvelles accusations pour complot criminel en lien avec cette même loi.
Selon l'ONG Portes Ouvertes, dans son dernier rapport sur la persécution des chrétiens, publié en janvier 2024, les lois anti-conversion en vigueur dans le pays sont de plus en plus sévères, "créant un environnement dans lequel n’importe quel chrétien qui partage sa foi peut être accusé de crime, menacé, harcelé ou même être l’objet d’actes de violence". La communauté chrétienne en Uttar Pradesh fait face à une pression croissante depuis l'adoption de la loi anti-conversion en 2021.
En Inde, les chrétiens sont environ 29 millions. Ils représentent seulement 2,3 % de la population. Il s'agit de la troisième religion du pays derrière les musulmans (14,2 %) et la majorité hindoue (79,8 %).
Salma El Monser